Lorsqu'un
salarié est déclaré par le médecin du travail inapte à son
poste, l'employeur doit rechercher un poste en reclassement, au sein
de l'entreprise
mais aussi au sein du groupe auquel elle appartient,
en envisageant au besoin des mesures telles que mutations,
transformations de postes ou aménagement du temps de travail.
Jusqu'à
présent, la Cour de Cassation estimait que l'employeur devait mener
une recherche de reclassement complète, quelle
que soit la position prise par le salarié.
Par
exemple, même si le salarié avait refusé un poste au motif qu'il
était trop loin de son domicile, l'employeur devait tout de même
lui proposer les autres postes envisageables pour un reclassement,
même si ceux-ci étaient tout aussi loin.
De
même lorsque le salarié refusait un poste moins bien payé, ou trop
différent de celui qu'il occupait avant.
Cette
jurisprudence avait le mérite d'éviter qu'un employeur de mauvaise
foi tende des pièges au salarié, en l'incitant à limiter par
lui-même, d'avance, le champ de la recherche de reclassement.
Tel
n’est plus le cas aujourd’hui. La Cour de Cassation, par un arrêt
du 23 novembre 2016, juge que :
« Mais
attendu qu'il appartient à l'employeur, qui
peut tenir compte de la position prise par le salarié déclaré
inapte,
de justifier qu'il n'a pu, au besoin par la mise en oeuvre de mesures
telles que mutations, transformations de poste de travail ou
aménagement du temps de travail, le reclasser dans un emploi
approprié à ses capacités au terme d'une recherche sérieuse,
effectuée au sein de l'entreprise et des entreprises dont
l'organisation, les activités ou le lieu d'exploitation permettent,
en raison des relations qui existent entre elles, d'y effectuer la
permutation de tout ou partie du personnel ; que l'appréciation du
caractère sérieux de la recherche de reclassement relève du
pouvoir souverain des juges du fond ».
Il
convient donc désormais qu'un salarié inapte soit très prudent
lorsqu'il est interrogé par son employeur sur les possibilités de
le reclasser.
A
ce genre de question, il conviendra d'apporter une réponse du type
« je suis prêt à envisager tous les postes que vous voudrez
bien me proposer ».
Ainsi,
l’employeur ne pourra pas se dispenser de proposer un poste distant
de 12 km du domicile du salarié, au motif qu'il a déjà refusé un
poste distant de 10km...
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