Par
deux arrêts du 10 décembre 2009, la deuxième chambre civile de la
Cour de Cassation rappelait que la victime d'un dommage
imputable à la faute inexcusable de son employeur (ou de ses ayants
droits en cas de décès) sont recevables à exercer une nouvelle
action en réparation du préjudice résultant de l'aggravation de
l'état de la victime, dès lors qu'il n'a pas déjà été statué
sur la réparation de ce préjudice complémentaire qui n'était pas
inclus dans la demande initiale (Cass. Civ. 2ème, 10 décembre
2009, pourvoi n° 08-21094 et 08-15-914).
La
victime d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle
résultant d'une faute inexcusable de l'employeur est donc recevable,
en cas d'aggravation de son préjudice après première
indemnisation, à engager une nouvelle action en réparation
de son préjudice complémentaire.
Plus
récemment, le 7 mai 2015, la Cour de Cassation a confirmé cettejurisprudence dans les mêmes termes (Cass. Civ. 2ème, 7 mai
2015, pourvoi n°14-15246).
Il
s'agissait en l'espèce, d'une victime dont le taux d'incapacité
avait été porté de 35% à 50%, suite à une rechute prise en charge par la CPAM, ce qui constituait à l'évidence une
aggravation.
Notons
enfin que si ces décisions ont été rendues en matière d'amiante,
tout indique qu'elles ont vocation à s'appliquer à toutes les
victimes, quels que soient les pathologies dont elles souffrent.
Et
si l'employeur a entretemps disparu ? Peu importe :
l'organisme de sécurité sociale fera l'avance de toutes les sommes
dues à la victime, à charge pour lui de se retourner contre
l’employeur, s'il existe encore.
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