Un
fonctionnaire au sein de FRANCE TELECOM rencontre depuis plusieurs
années des difficultés avec sa hiérarchie, et s'estime victime de
harcèlement moral.
Il
est notamment convoqué à plusieurs reprises à des entretiens
« managériaux » impromptus en présence de plusieurs
supérieurs hiérarchiques, qui s'avèrent être des entretiens
disciplinaires déguisés.
À
l'annonce d'un nouvel entretien de ce type, il est victime d'un
malaise et appelle les pompiers. Ces derniers diagnostiquant
« de
l'angoisse, de l'anxiété et du stress »,
et l'emmènent à l'hôpital. Il est aussitôt placé en arrêt de
travail, du fait d'un choc psychologique important et d'un état
anxio-dépressif.
FRANCE
TELECOM refuse de prendre en charge cet accident de service et ses
conséquences.
Après
expertise psychiatrique judiciaire, et une longue procédure, le
Tribunal Administratif de PARIS lui a donné gain de cause :
« considérant
qu'il résulte des pièces du dossier que, le 25 juin 2009, M. S.,
qui avait été informé par courrier du 5 juin 2009 de l'engagement
d'une procédure disciplinaire à son encontre, été convoqué par
courriel par son supérieur hiérarchique un entretien immédiat,
pour remise de documents relatifs à cette procédure, sans que
l'assistance d'un représentant syndical lui soit autorisée ;
que, victime d'un malaise, il a été pris en charge par le service
des urgences de l'Hôtel-Dieu où le praticien a diagnostiqué une
crise d'angoisse ; qu'à la suite de cet accident, M. S. a
présenté un état anxieux et des troubles dépressifs qui ont
nécessité des arrêts de travail successifs (…) ; qu'il
résulte tant du rapport d'expertise du 23 mars 2010, réalisé par
un médecin psychiatre expert et praticien hospitalier, à la demande
de France Telecom, et du certificat médical établi le 14 juin 2011
par le médecin expert attaché à l'Hôtel-Dieu, que du rapport
d'expertise diligenté par le tribunal, rendu le 12 décembre 2013,
que le malaise de M. S. survenu le 25 juin 2009 trouve
son origine et a pour cause déterminante ses conditions de travail,
caractérisée par une forte conflictualité avec sa hiérarchie ;
(…) l'accident
du 25 juin 2009 doit être regardé comme étant en lien direct et
certain avec l’exécution du service
».
FRANCE TELECOM, devenu ORANGE, a fait appel de cette décision.
Par
arrêt du 31 décembre 2015, la Cour Administrative d'Appel de PARIS
confirme le jugement, en rappelant très clairement les critères de
prise en charge d'un accident de service :
«
Considérant qu'un accident survenu sur le lieu et dans le temps du
service, dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice par un
fonctionnaire de ses fonctions ou d'une activité qui en constitue le
prolongement normal présente, en l'absence de faute personnelle ou
de tout autre circonstance particulière détachant cet événement
du service, le caractère d'un accident de service ».
Pour demander une copiede cette décision, cliquer ici. |
très bien
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