Gravement
malade, un ouvrier de la métallurgie (contrôleur mécanique) est
placé en arrêt de travail pour une longue période.
1er
problème
Après
6 mois d'arrêt, son employeur le licencie en
raison des perturbations prétendument provoquées dans l'entreprise
du fait de son absence prolongée.
Dans
ce type de cas, le licenciement est autorisé durant l'arrêt de
travail du salarié lorsque son
absence prolongée perturbe le fonctionnement de l'entreprise,
entraînant la nécessité pour l’employeur de procéder à son
remplacement définitif
(notamment : Cass. Soc. 15 janvier 2014, pourvoi n°12-21179 ;
Cass.
Soc. 26 janvier 2011, pourvoi n°09-67073 ; Cass.
Soc., 23
septembre 2009, pourvoi n°08-41970, Cass. Soc. 7 avril 2009, pourvoi
n°08-40073).
La désorganisation de
l'entreprise doit être appréciée eu égard à
l'emploi et la qualification du salarié
absent (Cass. Soc., 6 février 2008,
pourvoi n°06-45762), à la taille de
l'entreprise, et au volume de son activité.
Surtout,
c’est à l'employeur d'apporter la preuve d'une désorganisation à
ce point importante que le remplacement définitif du salarié est la
seule solution.
Il
n'y est pas parvenu en l'espèce.
Devant
le Conseil de Prud’hommes, nous avions en effet soulevé que :
1/
La
société en cause employait
170 salariés, et son
service de contrôle, où travaillait notre client, occupait 5
salariés fixes et de nombreux intérimaires. Puisque ce travail
pouvait être fait par un intérimaire, on ne voyait pas pour quelle
raison un remplacement définitif devait être envisagé.
2/
Il n'existe pas de formation spécifique pour ce poste de travail. Il
était donc difficile pour l'employeur de soutenir qu'il fallait pour
ce poste des compétences très spécifiques, si bien que l'absence
du salarié perturbe l'entreprise.
3/
Le responsable du service montage a été plus d'un an en arrêt
maladie sans que l'employeur ait considéré qu'il fallait procéder
à son remplacement définitif.
4/
La personne censée avoir été recruté pour remplacer notre client
occupait en réalité un autre poste.
Par
jugement du 24 novembre 2015, le conseil de prud'hommes de Longjumeau
a prononcé la nullité de ce licenciement, indiquant : «
la société D. aurait pu rechercher un intérimaire dans l'attente
de son retour d'arrêt maladie ».
L'employeur
a été condamné à payer la somme de 23 000 € à titre de
dommages-intérêts à notre client.
2ème
problème
L'employeur
n'avait pas
informé
l'organisme de prévoyance des arrêts de travail du salarié, le
privant en des prestations auxquelles il avait droit à titre de
complément de salaire.
Le
conseil de prud'hommes a condamné l'employeur à payer à notre
client 26 000 € à titre de dommages-intérêts pour défaut de
déclaration de son travail auprès de l'organisme assureur.
Pour obtenir cette décision, cliquer ICI. |
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